Comment gérer le syndrome de l'expert ?
Vous souhaitez créer une formation, mais vous bloquez sur le contenu ? Tout semble important et vous avez du mal à faire un choix par peur de ne pas partager assez de valeur à vos apprenants ? Vous souffrez peut-être du syndrome de l'expert. Alors aujourd'hui, j'ai envie de vous partager comment éviter ou gérer le syndrome de l'expert. On va voir, dans un premier temps, ce que c'est le syndrome de l'expert, comme je l'appelle dans la formation digitale, et on va voir comment on peut le contourner et l'éviter tout au long de votre processus de création de formation.
Syndrome de l'expert : définition
Le syndrome de l'expert, en conception pédagogique, c'est le syndrome du sachant qui veut tout dire, tout raconter, partager toute son expertise au risque d'en faire une "formation fleuve" : une formation qui rassemblerait toute l'expertise du formateur, mais qui ne permettrait finalement pas d'atteindre l'objectif pédagogique souhaité. Ce type de formation a tendance à trop éparpiller la matière et les messages. De fait vos apprenant ne sont plus en mesure d'en faire bon usage.
Le syndrome de l'expert pointe le bout de son nez quand on ne sait plus quoi mettre d'important dans sa formation, quand tout semble important dans les contenus et que, finalement, on a envie de tout mettre alors que toute cette matière n'est pas absorbable par vos apprenants.
Lorsque vous souffrez du syndrome de l'expert, c'est votre posture de sachant qu'il faut structurer. Cela vous donne alors la possibilité de sélectionner les bons contenus de formation et les messages qui vont permettre à vos apprenants d'atteindre leur objectif pédagogique (sans les perdre dans des digressions ou avec des éléments non essentiels pour atteindre l'objectif de collaboration).
Comment éviter le syndrome de l'expert ?
Comment construire un parcours de formation qui soit efficace et qui permette aux apprenants d'atteindre leurs objectifs pédagogiques dans les meilleures conditions ?
Se focaliser sur les objectifs pédagogiques
Les objectifs de votre formation sont finalement les balises pour vous permettre de choisir le bon contenu de formation, de bien séquencer chronologiquement votre savoir, vos contenus et vos messages, et surtout pour vous permettre de bien délimiter le périmètre de votre formation. Donc l'essentiel est bien de se focaliser sur les objectifs pédagogiques qu'il va falloir atteindre. Grâce à eux, vous allez pouvoir sélectionner les bons messages, les bons contenus, les bonnes ressources sans trop en dire, et sans oublier d'aborder les sujets qui sont essentiels.
Se mettre à la place de l'apprenant
Il est évident que vous en savez plus que les personnes qui vont suivre votre formation. Vous avez un niveau expert, sinon vous ne seriez pas là, à créer votre formation. En revanche, il vous faut vous mettre à la place de vos apprenants afin de pouvoir identifier les contenus qui vont les intéresser en partant de leur niveau, d’où ils sont.
Donc si vous développez une formation de sensibilisation et de découverte par exemple, vous allez vous adresser plutôt à des débutants dans votre thématique. Dans ce cas-là, il va peut-être falloir revoir des fondamentaux, présenter du vocabulaire, présenter des concepts clés que vous maîtrisez parfaitement mais que, sans doute, votre population cible ne connaît pas.
Cela implique donc de bien connaître votre avatar apprenant, de bien identifier et de savoir exactement ce qu'il sait et ce qu'il ne sait pas au tout début de sa formation pour pouvoir l'emmener jusqu'à l’atteinte des objectifs pédagogiques de votre formation.
Discriminer l'information pour éviter le syndrome de l'expert
Que veut dire discriminer l'information ? Il s’agit d’identifier l’information qui est prioritaire pour atteindre les objectifs pédagogiques de votre formation et les informations qui sont dites secondaires, qui sont intéressantes à connaître mais qui ne sont finalement pas essentielles pour votre formation.
Quand je travaillais avec Airbus, ils avaient développé un concept que j'aimais beaucoup. C'était le concept du « nice to know vs need to know ». Qu’est-ce que vos apprenants ont besoin de savoir "need to know" pour atteindre les objectifs pédagogiques de votre formation ? Qu'est-ce qu'il est intéressant de savoir, "nice to know", mais qui n'est pas obligatoire pour la formation, pour l'atteinte des objectifs ? En fait, avec le nice to know et need to know, vous passez au crible les contenus que vous voulez transmettre.
Voilà comment vous pouvez contourner le syndrome de l'expert. Vous avez énormément de choses à transmettre, c'est normal et ce n'est pas une fin en soi. L'essentiel est de bien vous focaliser sur les objectifs pédagogiques, vous mettre à la place de l'avatar apprenant et discriminer l'information essentielle de l'information secondaire pour choisir les bons contenus à mettre dans votre formation et les adapter en fonction de votre population cible.
Cet article vous a plu ? Partagez en commentaire ce que vous en pensez. Je me ferais un grand plaisir de vous retrouver lors d'une session stratégique, si vous le souhaitez, pour parler de votre projet de formation.
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